Imaginons que Babel.coop soit un pays. Dans ce pays vivent des habitantes et des habitants, qui y travaillent : ce sont les co-entrepreneures et co-entrepreneurs. De même que la France a ses citoyennes et ses citoyens, Babel.coop a ses sociétaires. Toute personne qui accepte de jouer aux règles du jeu Babel.coop en devient l’associée. Et celles et ceux qui adhèrent à Babel.coop en sont les sociétaires.
En France, nos impôts financent le service public qui gère notre sécurité sociale, nos hôpitaux, nos écoles, etc. De la même manière, à Babel.coop, la contribution coopérative finance le service commun Babel.coop, qui gère la comptabilité, la gestion administrative, etc. Les impôts alimentent le Trésor public, et pour Babel.coop, c’est la contribution coopérative qui fait notre Trésor commun. En France, le peuple gère les choses publiques par une démocratie représentative fondée sur une Constitution. Pour Babel.coop, c’est le collectif qui gère les choses communes par une démocratie directe, également fondée sur une Constitution.
Ce petit tableau récapitulatif résume les similitudes entre un pays comme la France, qui est une République démocratique, et une organisation comme Babel.coop qui a aussi adopté un régime démocratique pour son organisation.
France | Babel.coop |
Peuple | Collectif |
Constitution | Constitution |
la République | le Commun |
Citoyenneté | Sociétariat |
Démocratie représentative | Démocratie directe |
Service public | Service commun |
Trésor public | Trésor commun |
Impôt | Contribution coopérative |
Gestion (dé)centralisée | Auto-gestion |
La contribution coopérative est fixée à 10% : sur le chiffre d’affaires hors taxe généré par l’activité économique de l’associé.e, une division par 10 donne la part qui entre dans le Trésor commun.
Mais alors, pourquoi 10% ? Pourquoi pas 9,3%, 8% ou 12% ?
Le montant de la contribution coopérative est fondé sur trois critères objectifs : la lisibilité, la viabilité, le développement.
On s’accordera pour dire qu’il est facile de diviser son chiffre d’affaire par 10 pour connaître sa contribution au Commun. Simple, facile, lisible, on peut le faire de tête instantanément.
La viabilité : le seuil de viabilité constaté des structures du même type que la nôtre est de 10%. Un grand nombre sont d’ailleurs au-dessus de ces 10%.
Mais il ne suffit pas d’être juste viable. S’épanouir et se développer est tout aussi important : l’alliance de la part d’investissement prise sur la contribution coopérative ainsi que l’aspect agile et collectif de l’organisation nourrit l’épanouissement et le développement du projet Babel.coop.
Nous avions dès le début fixé la contribution à 10%. Pourtant, nous sommes passés il y a quelque temps par la case 8%, pensant que cette contribution pourrait être plus compétitive vis-à-vis d’autres organisations.
Ce qui nous a mis face à un choix fondamental :
- veut-on pour développer Babel.coop, entrer en compétition avec d’autres organisations, qui proposent le juste nécessaire pour leur service de portage ?
- ou veut-on pour développer Babel.coop, des personnes vibrant au projet Babel.coop, et prêtes à consentir à un impôt raisonnable de 10% pour financer le service commun, et investir dans le développement et le rayonnement de ce nouveau type d’organisation auto-portée : une entreprise partagée, agile, démocratique et éthique ?
Face à la difficulté de se développer, nous nous sommes sérieusement posés la question de ce choix. Notre organisation agile est capable d’explorer, tâtonner, tester et ressentir quelle voie nous voulons prendre. Peut-être vous est-il déjà arrivé de prendre une direction dans la vie, et d’en changer, en vous disant : « non, je sens que ça n’est pas cette direction, si je persiste, je vais me perdre, allez hop demi-tour ! ». Et voilà comment nous sommes revenus à une contribution coopérative de 10%.
Et bien, Babel.coop, c’est aussi ça : une organisation capable d’apprendre, de tâtonner, de ressentir et de changer d’avis. Une organisation qui accueille l’expérimentation à bras ouverts.